Reconquérir l'imagination, combattre l'addiction
Pourquoi le cerveau créatif et la vie privée sont-ils les champs de bataille du XXIe siècle ? Alors que la surveillance technologique induit l'addiction, comment les combattre avec l'imagination ?
“L’important n’est pas de lire le Livre, mais de le comprendre. Le seul bien dont la valeur augmente lorsque vous le partagez, c’est la connaissance” disait Albert Einstein. À l’âge de l’IA, les faits scientifiques sont têtus. Ils donnent plus que jamais raison à Einstein:
Rien n’exerce plus intensément l’intelligence créative et l’imagination humaine que de lire des livres en profondeur, en pleine concentration créative d’idées. Cela vous nourrit plus intensément que tout écran, qui lui place d’emblée votre cerveau en mode “distraction” ou “papillonnage cérébral”. Le livre sera toujours infiniment supérieur à trop d’écrans (addiction) pour développer votre imagination, votre créativité. À l’âge d’une IA de surveillance, lire et comprendre le livre reste l’outil d’intelligence indépassable de l’homme. David Jamet “Le combat du Livre contre l’IA” (2024)
J’ai écris ce livre pour dialoguer avec vous et expliquer dans ces lettres du “Livre contre l’IA” comment les cinq technologies du langage depuis que l’homme existe continuent de changer, de déstabiliser nos sociétés en profondeur, pour le meilleur et pour le pire:
Dans la préface, j’argumente pourquoi la loi stipule que “la surveillance des données de vie privée par les outils collaboratifs et sociaux des entreprises, cherchant à contrôler le citoyen et le travailleur, est illégale; en effet, cette manipulation algorithmique change en profondeur la façon dont chacun pense et s’exprime, menaçant la démocratie: elle fracture l’espace public, l’espace politique avec la résurgence de l’esprit de meute”.
On peut comprendre que la Cour de Justice de l’UE interdise cette surveillance technologique, surtout en Europe où le contrôle d’un régime totalitaire rappelle des mauvais souvenirs. Or la surveillance de l’IA devient fatale (du latin “fatalitas”, au sens qu’elle s’impose à tous et à tout instant). Ainsi, l’IA qui pille en quantité astronomique nos données privées est une menace pour nos démocraties, car elle ne respecte pas le droit des personnes et propage l’esprit de meute si violent sur internet.
Alors par où commencer pour reconquérir l’imagination, pour combattre l’addiction ? Voici mes convictions, et quatre vérités dérangeantes dont chacun peut prendre conscience.
Mes convictions d’abord. Je ne veux pas vivre dans une société de surveillance qui affame les créateurs sincères, qui condamne l’avenir de trop d’enfants addicts, et qui déstabilise la société toute entière avec l’esprit de meute qui règne sur les plateformes, sur l’espace public: la multiplication sans limites des foules enragées rapporte plus d’argent aux géants de l’internet et étouffe les artistes, les vrais. Elle fracture aussi l’espace public, c’est à dire l’espace politique de discussion. Je souhaite au contraire que la culture fleurissse parce qu’elle nous permet de vivre ensemble.
Ensuite, voici les quatre vérités scientifiques têtues dont chacun peut prendre conscience:
La première vérité scientifique est que nous sommes confrontés à une pandémie d’addiction aux écrans qui condamne l’enfant à l’ignorance, et que la technologie (l’algorithme) est fatale: le code informatique, c’est la loi, pas d’échappatoire ! La déferlante d’IA sera malheureusement toujours épuisante mentalement pour les plus faibles (hyper connexion) et parfois mortifère pour les adolescents et adultes confrontés à l’esprit de meute (ex: harcèlements), aux burnouts, aux dépressions allant jusqu’au suicide.
Le second fait têtu issu des neurosciences du comportement est que l’addiction est hautement transmissible aux plus jeunes, ce qui fait que les parents sont à la fois la victime et la cause de cette maladie mentale qu’ils transmettent sans le vouloir aux enfants: quoi de plus tragique que ce piège technologique ?
La troisième vérité surprenante est que l’addiction est une conséquence de la surveillance de la vie privée, car les algorithmes d’IA nous ciblent, épuisent, ravagent nos cerveaux avec les données d’intimité qu’ils nous pillent pour s’entrainer et générer du profit.
Enfin, voici le quatrième fait technologique têtu et dérangeant pour chacun. Quand on laisse filer à chaque instant sa vie privée la plus intime parce soit disant “on n’a rien à cacher” (en réalité plus souvent par exhibitionnisme, pour se mettre en valeur), on met en péril la sécurité et la vie de ceux qu’on aime dans un espace public digital où domine l’esprit de meute si destructeur. Il suffit d’écouter ici “La mauvaise réputation” de Brassens pour comprendre ce qui advient avec l’explosion des meutes enragées par les algorithmes des plateformes. Pour les géants de l’internet, l’esprit de meute est mille fois plus lucratif. La réalité, c’est que les plateformes jettent les créateurs en concurrence les uns contre les autres pour faire baisser le cout de la création sincère. Les géants font en plus déjà baisser leurs couts avec un déluge de “contenus” générés par des outils d’IA (ils ne payent alors aucun droit d’auteur).
Regardez dans ce modèle d’évolution (la trame de mon livre) comment les effets majeurs des cinq technologies du langage ont changé l’humanité. Le livre (l’écriture imprimée, ligne 3) est la troisième technologie de l’homme: son effet culturel et sociétal sur la “création du nouveau” (l’art, la propriété intellectuelle, la culture,…) dans le temps long est largement supérieur à celui de la révolution de 1789 par exemple. Qu’on le veuille ou non, le livre restera toujours profondément supérieur à l’écriture artificielle (IA) comme outil d’intelligence, de création et de culture partagée. Alors emparez-vous en pour mieux créer ?
Cette lettre vous montrera pourquoi l’IA ne sera jamais, au grand jamais, créative de rien de nouveau ni d’original: ce n’est qu’un “perroquet statistique” qui recrache nos données privées pillées illégalement. Cela ne veut pas dire qu’elle est inutile, loin de là, et nous découvrirons comment. Mais cet outil n’aura jamais aucune imagination, aucune créativité au sens humain du terme.
Comme vous le voyez, le combat du Livre contre l’IA n’est pas perdu ! Alors merci de partager cette lettre et cette maxime scientifique avec ceux que vous aimez, ou avec tous les lecteurs en herbe ou en devenir que nous connaissez ?
“Le livre reste l’outil d’intelligence indépassable de l’homme”
David Jamet, auteur du “Livre contre l’IA”