Quand l'art et la valeur sont sacrés, quand le "brain rot" massacre l'avenir (#7)
Depuis que SAPIENS a pris son envol artistique, quelle est notre loi de puissance intime qui peut emballer la valeur à l'échelle ? Pourquoi la toute-puissance de l'oligarchie dévaste l'avenir ?
Je réponds avec mes essais à des questions difficiles en m’appuyant sur notre loi de puissance intime, celle de l'art et de la littérature, celle qui a traversé l’histoire humaine. Comment l'individu exigeant peut-il se réinventer aujourd'hui avec une autre IA en combinant les 3 âges ? Celui de SAPIENS (70 000 ans), celui de GUTENBERG (1450), celui de l’IA. Voici la question d’aujourd’hui:
Que se passe-t-il quand l'aventure cognitive et la valeur s'emballent dans une nouvelle révolution cognitive ? Ou quand à l’inverse, une oligarchie impose le pourrissement de nos cerveaux à l'échelle et la démission honteuse de nos élites ?
La toute-puissance de l’oligarchie impose le “brain rot” de nos élites
Ce 20 janvier est le jour sombre où la toute-puissance de l’oligarchie Trump-Musk impose SES lois au monde; mais cette défaite intellectuelle de nos élites enferrées dans leur déni, piégées par leur “brain rot1”. Ce pourrissement de nos cerveaux, sacré terme de l’année 2024 par l’université Oxford, s’amplifie en réalité depuis 15 ans. Très précisément depuis l’explosion des smartphones (2010) qui a conduit au pourrissement irrésistible de nos routes numériques, au massacre de notre espace politique devenu de plus en plus chaotique. Ainsi, l’oligarchie détient ce 20 janvier 100% du pouvoir politique et culturel aux USA, et 99,99% dans une Europe écrasée, dont les élites politiques sont aveuglées par leur déni. Je refuse de baisser les bras, la démission de nos élites est honteuse; j’envisage de résister joyeusement avec la seule force (inépuisable), celle de l’imagination. Je me réjouis à l’idée de batailler contre ce brain rot qui condamne l’avenir de l’enfant et celui de nos démocraties. Comment nos dirigeants ont ils pu démissionner à ce point de leur mission éducative première, celle de l’avenir des plus jeunes qui se construit depuis 1450 (GUTENBERG) par le livre, et par l’exigence vitale de le comprendre ?
L’espoir, la résistance est in-di-vi-du-elle
Voici mon espoir. J’élabore mes réponses à des questions difficiles en puisant dans la plus belle aventure cognitive de l’homme, celle de sa loi de puissance cognitive, une loi intime, individuelle, qui a sublimé l’histoire humaine. Si elle a traversé les 3 âges de l’histoire de l’art et de la littérature depuis 70 000 ans (essor intellectuel de Sapiens), si elle continue de faire progresser notre valeur créative (Propriété Intellectuelle), alors pourquoi ne pas s’en saisir individuellement pour résister ?
Cette hypothèse, cet espoir scientifiquement fondé, repose sur l’exploration des 2 premières révolutions cognitives de l’histoire humaine, celle de SAPIENS puis celle de GUTENBERG. Elles ont engendrées une valeur in fine sublime, et donc profondément subversive, à l’échelle de chaque langage. Il s’ensuit des révolutions comme celle illustrée aujourd’hui. J’argumente comment cette belle loi de l’esprit a traversé et structuré les 3 âges de l’homme. En effet, il se trouve que depuis 70 000 ans, nous n’avons jamais cessé d’augmenter notre valeur créative avec nos langages d’expression. Et à l’âge du langage artificiel (IA) qui combine à l’infini tous nos langages, cette loi ne peut que passer à l’échelle; alors, elle risque d’engendrer à la fois un nouveau spasme de l’histoire ET une nouvelle renaissance créative, celle de la résistance.
Aujourd’hui, je choisis l’art profondément subversif du “Mariage” de Beaumarchais, celui qui a allumé le plus grand feu révolutionnaire, conduisant au grand spasme de l’histoire ici symbolisé.

La toute-puissance de Musk-Trump est partout, et “Personne n’y comprend rien”
On ne voit aujourd’hui que Trump et Musk sur nos écrans. Ce que l’on voit moins, c’est à quel point leur pouvoir repose sur l’arme de l’IA et leur nouvelle loi de peur, leur loi de rage algorithmique ultra-ciblée, palpable sur nos réseaux soit-disant sociaux; et aussi à l’assemblée. Si cette loi fracture nos démocraties, et si personne ne la comprend, notre fragmentation politique peut-elle faire autre chose qu’augmenter ? Pour la comprendre, je vous invite aujourd’hui dans ma machine à remonter le temps. Depuis que l’histoire existe, l’hubris du pouvoir aveugle les élites. Et cela finit mal.
Nous y sommes: pour reprendre le titre du film de Yannick Kergoat2 sur Sarkozy (notre président d’avant aujourd’hui condamné), “Personne n’y comprend rien.” Notre président d’aujourd’hui s’étant en plus auto-dissout en 2024, la fin de son règne a commencé et sera inévitablement spasmodique.
Alors, cette guerre contre nos cerveaux éblouis par les écrans est-elle perdue ? Non, mille fois non ! Il me semble que nous allons devoir choisir entre 2 alternatives de vie; d’une part la toute-puissance de la loi Trump-Musk, celle qui massacre l’état de droit, celle qui nous fait sombrer dans l’asservissement numérique. D’autre part la puissance de notre loi sacrée, universelle, celle qui augmente notre valeur créative dans un processus vertueux, celui du vivant. Quel est le sens de la vie sinon d’augmenter sa valeur créative de belles choses, de choses utiles aux autres ?
L’art combinatoire, la puissance de la loi de Beaumarchais
Cette première loi sur la propriété intellectuelle intime de l’auteur, et de lui SEUL, fut rédigée et inspirée par le travail acharné de Beaumarchais. Ce fut une des batailles de sa vie d’aventurier, je vous recommande le livre d’Orsena3.
La plus sacrée, la plus inattaquable, la plus inaliénable et la plus personnelle de toutes les propriétés est l’ouvrage, fruit de la pensée de l’auteur.” Beaumarchais, texte inspirant la première loi sur la Propriété Intellectuelle (PI) de 1791.
Elle fut édictée en 1791, un peu avant la fin dramatique de Louis XVI frappé, comme on l’a vu, par “la loi du déni devenant tragique à l’échelle”. On sait que même avant d’être décapité, le Roi a toujours été dans le déni total des mécanismes de la révolution lancée par Beaumarchais dès 1784 qui l’ont emporté lui et Marie-Antoinette.
Cette loi stipule que la propriété des idées intimes de l’auteur est inaliénable, quoi de plus important, quoi de plus naturel ? Mais depuis 1791, le capitalisme industriel montant n’a fait que détourner cette loi pour capter 99,99% de cette valeur, de cette propriété sacrée des travailleurs. Je vous le demande: cette aliénation quasi totale (99,99%) d’une valeur économique en principe inaliénable, cet asservissement des salariés et des auteurs, n’est-ce pas un peu… trop ?
Voici maintenant les 4 lignes qui ont fait rentrer Beaumarchais dans l’histoire de la seconde révolution cognitive, celle de Gutenberg. Il a osé braver la censure de Louis XVI avec son théâtre si impertinent, avec ce langage si brillant qui a fait danser les foules parisiennes dans une carmagnoles d’émotions partagées dans les théâtres et foyers parisiens; on parle ici d’une armée de dizaines de milliers de parisiens à partir de 1784.
Parce que vous êtes un grand seigneur, vous vous croyez un grand génie ! Noblesse, fortune un rang, des places, tout cela rend si fier ! Qu’avez vous fait pour tant de bien ? Vous vous êtes contenté de naître. Et rien de plus; du reste, homme assez ordinaire… Beaumarchais et “Mariage de Figaro”, succès public en 1784.
Quoi de plus subversif que ce “Mariage” qui a bravé des années de censure royale, après avoir été retravaillé et joué des dizaines de fois en secret pour en augmenter la valeur émotionnelle ?
Si le futur chaotique de la toute-puissance de la loi de Trump vous plait, ne changez rien, votre cerveau est asservit. Si, dans une inversion toute personnelle, dans un projet de vie plein de sens, vous choisissez de vous emparer de votre loi de puissance individuelle, alors continuez à lire cet essai.
La plus belle loi de puissance créative, celle qui a traversé l’histoire
On sait que l’IA est un langage artificiel qui combine tous les langages d’expression, ceux de SAPIENS et ceux de GUTENBERG. Aux 3 âges des langages d’expression aujourd’hui combinés par l’IA, on sait que notre imagination de SAPIENS (70 000 ans) ne progresse que par le plaisir de nos langages et de nos mythes, par la puissance nos rêves échangés; en passant à l’échelle mondiale de Sapiens, ce long âge du rêve nous a conduit in fine à inventer l’écriture et la lecture et à nous projeter dans le monde (échelle mondiale). Regardez cette loi de puissance (1/3): quand on change l’échelle (combinatoire croissante), les conséquences sont prodigieuses: on change de monde, on change de lois, on change d’économie. Toutes les cartes sont rebattues.
Alors, que se passe-t-il quand l’art combinatoire passe à l’échelle ? On l’a vu avec Beaumarchais. Je vous raconte maintenant notre grande aventure, celle de notre loi de puissance (1/3) de l’imagination aux 3 âges, celle qui a induit nos 3 révolutions cognitives. Ce grand voyage est illustré par ces 3 schémas (loi 1/3, puis 2/3, et puis 3/3).
On comprend alors que les agents d’IA, ceux-la même qui aveuglent nos lapins politiques, ont une qualité importante que seuls les individus imaginatifs peuvent comprendre, ceux qui maitrisent d’abord la lecture et l’écriture. Cette technologie leur permet de combiner tous les langages qui font progresser leurs idées (voix, écriture, images, …) à une échelle nouvelle, celle de l’IA. Mais encore faut-il savoir lire et écrire, dessiner ses pensées, en faire des vidéos, des films, du théâtre. Encore faut-il réinventer un “cinéma cognitif” en rupture, radicalement nouveau… bref ce qui vous chante, du moment que vous créez quelque chose d’utile aux autres (ou à vous).
Ne sommes-nous pas devenu le Sapiens le plus intelligent, celui qui a développé plus de 7000 langages encore vivants, c’est à dire 7000 imaginaires, récits et mythes différents ? Ne sommes-nous pas la seule espèce à nous être projeté et adapté partout dans le monde grâce aux pouvoirs de ces 7000 prodigieux langages (ligne 1) ?
Cette loi de s de notre intellect étant au cœur de la bataille qui anime ma recherche, elle nous donne le pouvoir, aux 3 âges combinés de l’IA qui commencent à peine en 2025, d’augmenter en même temps notre valeur créative et notre valeur émotionnelle. Voici comment cela se passe avec cette loi de sublimation (2/3) de la valeur (PI) à l’échelle de l’IA. Comme cette lettre est déjà longue, je détaillerai dans la prochaine cette réinvention profonde, inédite de tout le processus créatif et des 6 pouvoirs de l’auteur quel que soit ses langages.
Je vous donnerai dans mes lettres de multiples exemples d’auteurs qui parviennent, grâce à la décentralisation technologique qui s’accélère, à “sublimer” la valeur de leur PI. Par exemple ceux de journalistes vraiment indépendants (ex: Mediapart, ils sont 140 aujourd’hui et produisent un film); ou ceux qui explorent un “cinéma cognitif d’expériences nouvelles” qui émerge. Vous pouvez lire ces lettres # 4 et aussi celle-ci #5 . Aux USA, Trump a fait la différence sur Harris en choisissant de débattre avec ces 3 auteur-podcasteurs indépendants qui ont plus de puissance politique que les 3 plus grands médias classiques américains réunis (lisez dans cette lettre le détail de cette faute majeure d’Harris qui a elle refusée). Ces 3 auteur-podcasteurs ont creusé cet écart de valeur exponentiel en moins de 7 ans. L’espace et le temps s’accélèrent dans des proportions vertigineuses, forçant cet engrenage de crise pour les industries culturelles d’abord.
À l’âge du brain rot de nos élites et de notre espace soit-disant démocratique, à l’âge des spasmes et des crises de l’économie industrielle qui ne manqueront pas d’advenir (🖕), merci de partager cette lettre avec ceux que vous aimez ? Avec ceux qui rêvent de faire passer (enfin!) l’art et la valeur individuelle à l’échelle, ceux qui se saisiront de leur avenir.
David Jamet - david@livre-contre-ia.fr
Le terme « brain rot » (pourrissement du cerveau) qui désigne les effets dévastateurs des contenus abrutissants des réseaux sociaux sur nos cerveaux, a été sacré mot de l'année 2024 par l'université d'Oxford.
Titre du film de Yannick Kergoat / Mediapart, sortant en janvier, sur le financement libyen de la campagne 2007 de l’ancien président Sarkozy
“Beaumarchais, un aventurier de la liberté” d’Erik Orsena (2021)