IA: face aux guerres, la force démultipliée de notre autonomie
Pourquoi l'autonomie créative, notre intelligence de résistance ancestrale, est-elle plus que jamais vitale ? Comment comprendre les guerres de toute-puissance de Trump et de Poutine ?
Aujourd’hui, je commence à aborder ces 3 questions. Pour les traiter avec la profondeur qu’elles méritent, plusieurs lettres seront nécessaires:
Comment comprendre la nouvelle toute-puissance non-linéaire, chaotique, de le nouvelle alliance de Trump et de Poutine ? Quel rapport avec les guerres techno-militaires de manipulation qu’ils nous déclarent ?
Pourquoi ces guerres accélèrent le temps de l’histoire qui devient non-linéaire, nous faisant basculer dans un monde chaotique, imprévisible, où les règles et les lois volent en éclat ?
Pourquoi la progression de notre autonomie créative, une intelligence de survie ancestrale, est-elle plus que jamais vitale pour résister dans ce monde de plus en plus imprévisible ?
Les guerres font éclater les règles politiques et lois économiques du monde d’avant
Je vous propose aujourd’hui d’examiner calmement pourquoi les guerres technologiques font éclater les règles politiques de sécurité (1945) et les règles économiques du monde d’avant (1776). Et si l’âge de l’IA si ambivalente était en même temps
Celui des pires guerres hybrides qui ne feront que s’intensifier dans les dix ans qui viennent (2025-2035) et qui nous font basculer dans un monde non-linéaire, chaotique.
Celui de l’âge d’or de notre autonomie créative, comparable à l’âge d’or de Cordoue où les métiers créatifs ont forgés la culture occidentale ?

Ma recherche sur la progression de l’autonomie créative aux 3 âges de l’histoire
Il nous faut prendre conscience d’une accélération phénoménale du temps et de l’histoire. Trois générations d’IA (décrites ici) vont progresser à toute allure dans les dix qui viennent. Ainsi, l’échelle non-linéaire (exponentielle) du monde, celle des guerres technologiques, est surpuissante, chaotique, ambivalente; en un mot démoniaque car ces guerres nous font basculer dans un monde d’imprévisibilité où les règles politiques de sécurité et les lois économiques du monde d’avant volent en éclat.
Voici les deux chocs qui frappent le monde de l’alliance transatlantique (1945) et le monde de l’économie capitaliste (1776):
Commençons avec Trump, l’empereur de l’imprévisibilité qui s’allie avec Poutine. Avec Musk, son joker démoniaque de l’IA, le monde d’avant et nos alliances de sécurité éclatent. Je vous parle ici du pacte de sécurité USA-Europe qui nous protégeaient depuis 1945. Ce monde et ses lois n’ont-ils pas volés en éclat ? Pensez-vous que nous reviendrons au monde d’avant ?
Poursuivons avec la “Richesse des nation” d’Adam Smith1 . Smith a forgé la loi du capitalisme fondé sur la captation de la Propriété Intellectuelle du salarié par l’entreprise d’une part. D’autre part, la valeur de son travail, celle de la loi régissant tout contrat de travail, est linéaire, proportionnelle au temps passé à produire.
Et si dans les dix ans qui viennent, avec l’âge d’or de l’autonomie créative du travailleur qui produit une valeur soudainement non-linéaire (amplifiable), les lois qui gouvernent l’économie d’Adam Smith volaient en éclat ? Je vous parle ici des lois de l’économie enseignées dans toutes les “Business school” et toutes les “Law School” (Écoles de Droit) du monde depuis 1776. Celles qui décident que la Propriété Intellectuelle du travailleur est détenue à 100% par l’entreprise. Celles qui décident que tout contrat de travail est “linéaire”, au sens que le salaire est proportionnel au temps passé à produire. La “Cage de fer”, celle du marché, fait que ce salaire linéaire est le plus bas possible.
Qui aurait pu penser qu’en une semaine, les lois assurant la sécurité des nations européennes depuis 1945 (Yalta, alliance transatlantique,…) voleraient en éclat ? Pourtant, ce qui était l’alliance USA-Europe devient en une semaine l’alliance USA-Russie (Trump-Poutine) contre l’Europe. Pourtant, Trump et Poutine désignent bien ensemble l’Ukraine et nos pays européens comme l’ennemi à écraser. Pourtant, tout cela est bien arrivé: le temps de la guerre où l’IA joue un si grand rôle n’est-il pas non-linéaire, chaotique ? Nous commençons à peine à en mesurer les conséquences sur nos vies futures. Dans ce monde si imprévisible et brutal, rien n’est plus vital que de reconquérir notre autonomie créative.
Qui aurait pu penser qu’avec l’IA et internet, les lois de la propriété des actifs tangibles (voiture, immobilier urbain,…) comme des actifs intangibles (logiciels, films, …), celles qui font l’opulence du capitalisme industriel ancien (243 ans), puissent devenir si rapidement obsolètes (2025-2035) ? Pourtant, cela arrive à toute allure avec une décentralisation technologique (IA) d’une force irrésistible vers l’auteur de tout métier; cette décentralisation technologique dope les pouvoirs de son autonomie créative (voir à la fin). On peut le comprendre: la classe créative a le dos au mur et le pistolet de l’IA sur la tempe. Elle lutte pour sa survie face à la guerre de l’IA, celle des dirigeants sans conscience qui veulent la remplacer. Nous n’avons pas finit de mesurer les conséquences de cette seconde guerre de l’IA, celle menée par les entreprises. Pensez-y calmement: quand tout auteur autonome, quelque soit le métier qu’il choisit, peut en réinventer la valeur et la diffuser dans plusieurs villes, nous n’avons pas finit d’en mesurer les conséquences. Que se passe-t-il quand la valeur du travail n’est (enfin!) plus linéaire, c’est à dire non-linéaire, c’est à dire plus proportionnel au temps passé à le produire. Il se passe que la loi de valeur du capitalisme ancien vascille sur ses bases. Il se passe que cela force les villes à changer à toute allure car la classe créative peut non seulement choisir plusieurs villes et plusieurs métiers réinventés en même temps, mais elle peut surtout choisir ses métiers et ses villes sur des critères radicalement différents de ceux monde d’avant; or ces critères de choix des villes (civilisation) étaient immuables depuis 5000 ans. On choisissait sa ville d’abord (Cordoue) pour les emplois qu’elle procurait. Ne s’agit-il pas d’un changement de civilisation d’un monde non-linéaire où la distance compte moins ?
Face à 3 guerres, notre autonomie créative est une question de survie
Comment résister aux assauts de l’IA, alors que cette technologie est au cœur de 3 guerres qui accélèrent le temps géopolitique du monde ? Ces guerres nous imposent un temps et des règles nouvelles, des règles non-linéaires, chaotiques. Car un nouvel ennemi nous désigne, nous pays européens, nous citoyens, nous travailleurs directement menacés par l’IA. Cet ennemi devient l’alliance redoutable et radicalement nouvelle de deux impérialismes guerriers dont la toute puissance repose sur la technologie: l’impérialisme de Trump, de Vance et d’une galaxie de dirigeants d’entreprises sans conscience. Et l’impérialisme russe de Poutine, leur nouvel allié.
Ma recherche analyse ces 3 guerres (1. Guerres hybrides techno-militaires, 2. Guerre contre nos cerveaux, 3. Guerre contre les travailleurs), pour mieux nous préparer à saisir d’immenses opportunités sur 2025-2035. Il s’agit de deux révolutions de l’économie de la création: d’abord celle de réinventer nos vies, la valeur non-linéaire (amplifiable) de nos métiers et le choix de nos villes. Ensuite celle qui nous conduit à sublimer la valeur de notre autonomie créative (Propriété Intellectuelle) à développer coute que coute. J’argumente que face à ces 3 guerres qui ne feront que s’amplifier à l’âge de l’IA, développer notre autonomie créative devient une question de survie dans le chaos du monde, à la fois pour nous et pour ceux que nous aimons.
Un monde non-linéaire, chaotique “ L’ œuvre de Dieu, la part du Diable”
L’IA est à la foi “L’œuvre de Dieu”, un âge d’or pour les auteurs qui s’en emparent, et “La part du Diable”, car elle est au cœur des pires guerres de manipulation et de destruction; des guerres hybrides et cognitives qui manipulent et dévastent les cerveaux des plus faibles.
Pour caractériser ce nouveau monde non-linéaire, chaotique, un monde où la valeur obéit à la règle d’Hollywood (sans plancher ni plafond, lisez-ici), revenons à l’accélération du temps depuis le Covid:
Depuis 2020, la guerre technologique de l’IA est devenue totale, toute puissante, au sens que la surveillance (et la manipulation des cerveaux qui en découle), se sont imposées à chacun de nous pour survivre durant chaque confinement (2020, 2021). Nous n’avions pas le choix, question de survie. Il ne faut jamais oublier que l’histoire montre qu’une fois que la technologie d’une époque permet de mieux surveiller, aucun gouvernement ni aucune entreprise ne revient jamais en arrière: c’est irrésistible, ils utilisent toujours la technologie de leur époque pour nous surveiller toujours plus. Demandez aux dirigeants chinois ou russes ce qu’ils en pensent avec leurs milliards d’agents de surveillance (IA) qui déferlent.
Depuis février 2022, en envahissant l’Ukraine, Poutine et sa toute-puissance désigne nos vielles démocraties affaiblies et nos cultures comme l’ennemi. Il nous intimide en brandissant la menace de son feu nucléaire. Il s’agit d’un engrenage infernal: plus nos pays d’Europe manifestent leur impuissance technologique et leur incapacité d’action, plus Poutine nous méprise, plus il veut nous écraser. Pour lui résister, n’est-il pas urgent que chacun de nous retrouve son sang froid pour réfléchir calmement, reconstruise sa capacité d’action, c’est à dire son autonomie créative si vitale ?
En s’alliant clairement à Poutine la semaine dernière, Trump veut, avec sa propre toute-puissance technologique, reconstruire l’empire américain à grand coups de révolution MAGA (“Make América Great Again”). Il veut annexer l’Alaska, le Panama, et pourquoi pas le Canada ? Quand à l’Europe, il la méprise car il sait qu’il l’a depuis longtemps annexée idéologiquement et culturellement avec ses guerres totales de l’IA.
Comme vous je suppose, je me suis toujours senti pacifiste au sens où la guerre me fait horreur. Mais quand Poutine, Trump et leurs 3 guerres nous désignent comme l’ennemi à écraser, quel autre choix avons-nous que de résister coute que coute avec notre autonomie créative à reconquérir ? N’est-ce pas une question de survie ?
Les 3 guerres, les 3 assauts de l’IA
Le nouvel axe techno-politique Trump-Poutine est allié à la classe dirigeante ou à des oligarchies, comme cela est le cas dans toute bonne autocratie. Retenez l’image et l’expression, un dirigeant “fachoïde” exerce une forme de fascisme algorithmique de surveillance. Ce fachoïde est alors dopé aux stéroïdes de l’IA, dont l’échelle est exponentielle, surpuissante. Je veux parler ici des dirigeants politiques autocrates, mais aussi de dirigeants d’entreprise et d’industrie “sans conscience”: avec leur surveillance illégale de nos foyers et leur guerre cognitive, ils écrasent l’individu.
Voici les 3 guerres qui ne peuvent que s’intensifier sur 2025-2035:
La première guerre est déclarée par le nouvel axe Trump-Poutine, d’abord à l’Ukraine et ensuite à nos démocraties européennes. La technologie américaine, principalement l’IA, y joue un rôle d’accélérateur déterminant, rendant cette guerre non-linéaire profondément déstabilisante. Que ce soit avec Starlink (surveillance aérienne, cybersécurité,…) ou avec l’utilisation massive de drones, l’IA est partout. Cette guerre est de nature hybride et non-linéaire au sens où elle force une décentralisation technologique et décisionnelle très rapide vers des petits groupes de soldats bien plus autonomes qui ont l’intelligence du terrain. On retrouve, fort heureusement pour chacun de nous, exactement la même dynamique de “décentralisation technologique forcée vers l’individu plus agile” dans le combat de survie de la classe créative (voir dernier chapitre).
La seconde guerre est de nature techno-politique et cognitive (hybride), elle prend deux formes. D’une part, Trump s’allie avec Poutine pour faire voler en éclat les traités, les loi qui assuraient notre sécurité. Le système d’alliance et de dissuasion qui remontait à la seconde guerre mondiale et Yalta (1945) est à reconstruire: dix ans ne seront pas de trop. Cette guerre hybride est d’autre part une guerre cognitive, celle des entreprises et dirigeants sans conscience, le plus souvent les nôtres, qui surveillent illégalement nos cerveaux et nos foyers. Ce faisant, ces industries font voler en éclat (avec l’addiction) notre imagination et notre créativité. Ils dévastent nos deux ressources vitales, interdisant tout avenir. Avec 100% d’écrans d’IA qui déferlent, il s’ensuit un pourrissement du cerveau, un affaissement cognitif sans précédent, un affaiblissement culturel aussi. J’argumente que la culture industrielle générée par l’IA seule est une déferlante abrutissante, une “culture de lavasse d’IA” sans émotion ni fraicheur. Avec zéro livre, zéro écriture, zéro dessin, l’avenir des enfants et adultes zombies soumis à 100% de cette “culture de lavasse d’IA” est très sombre: ils sont condamnés à l’ignorance, sans avenir.
La troisième guerre est celle du capitalisme d’une classe dirigeante; une nouvelle forme de “lutte des classes”, mais une lutte à mort, celle du “dirigeant fachoïde sur stéroïdes”. Une classe dirigeante veut écraser, pour plus de profit, la classe créative avec 100% de robots d’ici 2030. Elle affirme sa toute-puissance technologique et augmente son profit en écrasant le salaire linéaire minimum: l’objectif est la plateformisation sur stéroïdes, celle qui lamine la valeur du travail.
Où passe alors la “Richesse des Nations” ? Dans l’histoire longue du capitalisme, la classe dirigeante profite d’une loi de captation intégrale de la Propriété Intellectuelle, celle qui fait encore “La Richesse des Nations”. Je vous pose la question: capter 100% de la valeur créative des métiers sur 2025-2035, n’est pas un peu trop ? Éliminer 100% de la valeur ajoutée humaine avec l’IA, n’est-ce pas un peu trop ? N’est-il pas temps de résister ?
Il faut prendre conscience qu’avec l’accélération et la décentralisation technologique permise par l’IA, d’ici à 2030, la classe créative représentera 30% à 50% des métiers, bien plus dans les villes où elle est forcée de se réinventer pour survivre. Elle ne peut que se rebeller, ayant le pistolet de l’IA pointé sur sa tempe.
Avec aujourd’hui deux historiens, l’un de la guerre et de son temps accéléré, non-linéaire (Pierre-Audoin Rouzeau) et l’autre de la culture et des arts (Ted Gioia), je tente de répondre à ces 3 questions:
En quoi ces 3 guerres forcent l’avènement d’un temps et d’un monde radicalement nouveau, un monde non-linéaire, profondément imprévisible ? Pourquoi chacun doit s’y adapter d’urgence, en puisant dans son imagination pour survivre ?
En quoi Cordoue et ses secrets médiévaux, en quoi ce creuset métissé de nos cultures durant des siècles, est-il un modèle historique dont nous pouvons nous inspirer aujourd’hui ? Que nous dit cette histoire artistique éternelle pour réinventer d’urgence la valeur de nos métiers, ceux qui feront vibrer les villes de demain et nous permettrons de résister ?
Comment la loi de valeur de notre intelligence créative (le cœur de ma recherche), a-t-elle réussit à traverser l’histoire à 3 âges (Sapiens, Gutenberg, IA); pourquoi est-elle notre ressource indépassable pour résister aux 3 guerres ?
L’IA, une technologie qui dévaste ou sublime la valeur du cerveau
L’IA est une technologie profondément ambivalente, alliant le pire et le meilleur. Commençons par le meilleur. Chacun de nous écrit son histoire cognitive chaque jour avec son imagination, elle provient de la lecture du livre, de l’écriture et du dessin créatif. Si vous avez de l’imagination, quel que soit le domaine, l’IA peut sublimer votre valeur (voir plus bas).
Poursuivons avec le pire de l’IA. Elle démultiplie le pouvoir dévastateur des 3 guerres de l’alliance Trump-Poutine. Si vous en sous-estimez la puissance, cela sera toujours à vos dépends. L’IA n’a ni imagination, ni émotion, mais sa profondeur d’analyse est indépassable. Seul, ce “perroquet statistique” ne produit que de la “lavasse culturelle sans saveur”, elle aboutit au pourrissement des cerveaux les plus faibles (addiction).
Revenons au “meilleur” de l’IA, il me donne l’espoir qu’une formidable résistance est possible, et pourquoi pas une révolution de la valeur dont chacun peut s’emparer. Rendez-vous compte: pour la première fois de l’histoire de l’art, des métiers et des villes (5000 ans), la valeur créative d’un individu SEUL (avec la décentralisation technologique accélérée de l’IA), devient potentiellement exponentielle (non-linéaire), c’est à dire sans limites, sublimable. Rendez-vous compte, c’est la loi économique fondamentale de la valeur linéaire (minimum) du salaire, la loi du capitalisme qui vole alors en éclat. Il s’agit ni plus ni moins d’une révolution artistique et économique qui permet à la classe créative de vivre (enfin!) dignement de la valeur de sa Propriété Intellectuelle réinventée.
L’accélération du temps, à jamais non-linéaire
Il y a des décennies où rien ne se passe et des semaines où des décennies se produisent. Lénine décrivant l’accélération du temps “non-linéaire” durant la révolution russe et les guerres civiles qui ont suivi.
En une semaine, Trump ne vient-il pas de faire voler en éclat 7 décennies d’alliance transatlantique de sécurité (USA-Europe) remontant à 1945 (Yalta) ? En nous désignant comme l’ennemi, Trump et Poutine nous forcent à rentrer dans leur monde chaotique. Pour y résister, il nous faut le comprendre. Alors, comme chacun de nous écrit son histoire, on pourrait s’emparer avec la force de l’esprit de notre valeur créative, par essence non-linéaire, sans limites.
Dans ses écrits, l’historien de la guerre Pierre-Audoin Rouzeau, auteur de “La part d’Ombre, le risque oublié de la guerre”, remonte à la révolution russe menée par Lénine et à la guerre de Staline contre l’Ukraine (Holodomor, 1932-1933). Rouzeau argumente cette leçon fondamentale de l’histoire des révolutions politiques et technologiques, celle des guerres:
“Le temps de la révolution et de la guerre est radicalement différent de celui du temps linéaire de l’économie des villes en paix. Ce temps radicalement nouveau suit une échelle non-linéaire, il est incroyablement accéléré par la technologie (comprenez par l’IA d’échelle exponentielle, non-linéaire ); ce temps non-linéaire et l’économie de guerre qui en découle rend le monde profondément chaotique, imprévisible” Pierre-Audoin Rouzeau
Rouzeau explique comment cette accélération du temps “non-linéaire” à permis à Lénine d’emporter la révolution russe (1917). Comment elle a conduit aux ravages de la guerre civile en Russie qui a conduit à l’URSS, cette longue dictature (1922-1991). Pour écraser toute souveraineté ukrainienne et reconstituer l’empire russe, Staline a exercé sa toute-puissance en affamant 3,5 millions d’ukrainiens durant l’Holodomor (1932-1933). Rouzeau explique que Poutine admire Staline exactement pour cela: il est prêt à tout pour reconstituer l’empire russe. Quoi qu’il en coute en vies humaines, Poutine refusera toujours, obstinément, toute souveraineté à l’Ukraine.
Ma recherche puise aussi dans l’histoire longue de l’homme: j’étudie la loi de valeur (linéaire puis non-linéaire) de nos métiers et de nos villes qui traverse l’histoire à 3 âges (Sapiens-70 000 ans, Gutenberg-1450, IA-2025). Alors que le temps était linéaire aux deux premiers âges (Sapiens, Gutenberg), j’argumente comme Rouzeau que les 3 guerres de l’IA nous font rentrer, de gré ou de force, dans cet autre monde non-linéaire.
Des merveilles de Cordoue à la “lavasse” de l’IA industrielle
« Les villes sont immortelles et leur valeur augmente dans l’histoire quand elles attirent et accueillent la classe créative de leur époque; celle des marginaux, celle des auteurs, celle des créateurs et architectes excentriques. Les gens pleins d’imagination. Les entreprises sont toujours plus mortelles car elles font précisément l’inverse. Brian West, urbaniste, théoricien de la loi de la valeur des villes (cycle vertueux de renforcement de leur valeur).
Que s’est-il passé avec Cordoue avant et après l’an mille ? Elle est devenue la plus grande ville de l’Europe médiévale pour trois raisons qui fondent la loi de valeur des villes. Ainsi, Cordoue a inventé ce cycle vertueux de renforcement de la valeur entre la ville et ses métiers créatifs (son audience):
D’abord, Cordoue fut indiscutablement la ville la plus attractive pour tous les métiers créatifs, pour toutes les cultures de son époque.
Ensuite, parce que toutes les religions - chrétienne, musulmane et juive, y coexistèrent en paix durant des siècles. Les plus belles chansons d’amour y furent écrites. Ce miracle s’est aussi produit avec le formidable métissage de la Nouvelle Orléans du début du 20e siècle (ex esclaves noirs, hispanisants, immigration,…). Dans son livre '“The History of Jazz”, l’historien de la musique Ted Gioia explique comment “New Orleans” a inventé le Jazz, un des styles musicaux parmi les plus créatifs du siècle. Les temps n’ont-ils pas changé quand le piège cognitif de l’IA fragmente la société, quand l’industrie soit disant culturelle appauvrit la culture avec son déferlement de “lavasse” ?
Enfin parce ce métissage enrichissant a produit à Cordoue des œuvres artistiques merveilleuses dont la valeur sublime s’est diffusée à l’’échelle du livre: la plus belle architecture, les plus voluptueuses chansons d’amour, etc, etc. Cet enrichissement ne cesse d’attirer plus encore la classe créative, formant un cercle vertueux.
West et Gioia m’ont inspiré cette idée du cycle vertueux de la loi de valeur des villes où se sont inventées (entre autres) les plus grands styles musicaux et architecturaux. Je vous recommande cette lettre de Gioia (ici) où il explore la valeur éternelle des auteur(e)s des plus anciennes chansons d’amour de Cordoue. Elles furent écrites par des femmes esclaves, et se sont diffusées ensuite dans les villes médiévales (troubadours,…), puis celles de la Renaissance. Cela nous donné la culture galante si décriée aujourd’hui. Quand l’IA nous fait “swipper sur cents Apps” une infinité “d’objets” sur un déluge d’écrans, que se passe-t-il ? Il n’est pas certain que nos cerveaux addicts, nos relations humaines, y gagnent. Si l’IA seule ne produit que de la lavasse, il est à craindre que le pire de l’amour soit devant nos écrans.
Dans cette ville sublime de Cordoue, il s’est inventé une nouvelle valeur de l’art, de la séduction, du désir multiculturel. Gioia nous montre à quel point la valeur créative des métiers s’est alors développée, puis s’est diffusée à l’âge de Gutenberg (1450) dans toutes les villes de la Renaissance et des Lumières, au point de rester au cœur de notre culture occidentale.
Quand la loi de valeur des métiers créatif se réinvente, on change la ville, on change de civilisation
Notre valeur n’est plus proportionnelle au temps que nous passons à la produire. Notre valeur n’est plus linéaire, elle devient non-linéaire, et peut se renforcer sans limites, à condition que notre imagination progresse de concert avec 1. Les outils cognitifs indépassables que sont dans cet ordre: 1. La lecture du livre, l’écriture créative, et le dessin de vos images mentales 2. L’IA. Mais dans cet ordre seulement.
La décentralisation technologique accélérée de l’IA permet à un auteur SEUL de creuser un écart de valeur croissant avec l’industrie que je développerai dans la prochaine lettre.
En résumé, ce que je dénommais la loi de puissance de l’individu dans mes lettres précédentes devient la loi de valeur des métiers créatifs qui se réinventent avec l’IA: elle va nous servir de boussole pour résister à ces 3 guerres avec la puissance de notre imagination.
En effet, quand on change à ce point l’échelle géographique des métiers, quand on les réinventent et qu’on distribue leur valeur augmentée dans de multiples villes, le monde change très vite. Quand on s’empare du pouvoir de flexibiliser ainsi son travail et d’augmenter sa valeur, alors on peut choisir (enfin!) nos villes sur des critères radicalement nouveaux. Il s’agit d’une révolution inédite dans l’histoire des villes (5000 ans) et de l’économie, il s’agit d’un changement de civilisation majeur. Tous les pouvoirs anciens sont remis en cause: attendez vous à des crises et à des révolutions tout azimut, à un monde sans plancher ni plafond.
Au menu des prochaines lettres:
“2025-2035: les 3 guerres. Réinventer la loi de valeur de nos métiers créatifs (auteur, architecte, cinéaste, musicien…)
“2025-2035: les 3 guerres. Réinventer et sublimer la valeur de notre nouvelle Propriété Intellectuelle, de nos actifs”
“2025-2035: les 3 guerres. Réinventer une théorie de la valeur créative “néo-romantique” pour construire (enfin!) un monde meilleur
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David Jamet - david@livre-contre-ia.fr
Adam Smith est l’auteur en 1776 de “Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations”. Il s’agit de la bible des économistes et de toute les “business school”. Depuis, l’entreprise capte 100% de la Propriété Intellectuelle de l’individu tout en lui payant un salaire linéaire, proportionnel au temps passé. La “cage de fer” capitaliste fait que ce salaire linéaire est le plus bas possible. Que se passe-t-il quand la valeur du travail créatif devient non-linéaire ?